Accueil Sport Réclamations en suspens: Il est temps de trancher

Réclamations en suspens: Il est temps de trancher

Prendre ses responsabilités pour éviter une fin de championnat tumultueuse et sauver ce qui peut l’être d’une certaine crédibilité déjà entachée par un arbitrage qui fait la «Une» des comptes rendus de chaque journée.

La Presse — Il n’échappe à personne, contrairement à ce qu’a voulu nous faire croire le porte-parole officiel du nouveau Bureau fédéral, Moez Mestiri, que la vraie raison de la dissolution du Bureau intérimaire de la Ligue nationale de football professionnel, présidé par Mohamed Atallah, était la décision assez controversée de faire perdre un match par pénalité à El Gawafel Sportive de Gafsa pour n’avoir pas payé les frais (90 dinars) de 3 cartons jaunes écopés par l’un de ses joueurs et qui lui ont valu la sanction automatique d’un match de suspension, conformément à l’article 12 du Code disciplinaire. S’appuyant sur le paragraphe 1 de l’article 53 de ce même Code disciplinaire de la FTF qui stipule que « le joueur demeure suspendu jusqu’à l’acquittement de l’amende qui lui est infligée », le Bureau de la Ligue dissous a jugé par vote (ce qui est absurde !) que la participation du joueur en question à la rencontre EGSG-ESS, sans que son club se soit acquitté de cette « amende », était frauduleuse et a donné de ce fait une suite favorable à la réclamation formulée par les Etoilés en leur accordant les trois points d’une victoire sur le tapis (match nul sur le terrain).

Ce verdict assez bizarre, résultat d’une « aberration» dans la non-distinction entre «frais» dont tout club n’est pas obligé de s’acquitter dans un délai limité, délai qui peut  aller jusqu’à la fin de la saison sportive et entre « amendes » qui doivent être payées dans des délais bien définis (7 jours pour les amendes sanctionnant les clubs et à l’expiration des matches de suspension pour les joueurs), a été une première qui a fait couler beaucoup d’encre jusqu’à susciter un vrai tollé quant à la lecture adoptée pour l’application des tableaux de sanctions du Code disciplinaire. Et comme de nombreux clubs professionnels sont concernés par ces « frais impayés » (plus que 90 pour cent), cette décision a créé un effet boule de neige sans précédent et aiguisé l’appétit des clubs qui courent derrière le gain facile de parties perdues ou s’étant terminées sur un score de parité sur le rectangle vert. De source officieuse, chaque semaine apporte, depuis la prise de la décision assez controversée, son lot de plus de deux clubs faisant des réclamations pour le même motif.

Temporiser jusqu’à quand ?

Devant le tas de dossiers qui s’accumulent sur la table du Bureau de la Ligue, l’actuel Bureau de la Ligue, désigné et présidé par Bousairi Boujlel, a choisi de temporiser et de gagner du temps dans l’espoir d’une perche juridique tendue par la Commission nationale d’appel par une décision, suite au recours introduit par la direction d’El Gawafel de Gafsa, qui mettrait  fin au flou sur la question et arrêtera ce flux de réclamations qui menace de discréditer tout le championnat actuel des Ligues 1 et 2 si on continue d’adopter la même lecture des règlements que celle préconisée par le Bureau de la Ligue dissous.

Mais cette Commission nationale d’appel, sur laquelle on table pour mettre fin au débat qui n’en finit pas, n’a été installée que la semaine passée après changement pour non conformité de son premier président (Ali Béjaoui) aux règles de désignation des membres des commissions jurudictionnelles et le choix de sa nouvelle composition avec Ridha Sellami comme président. Tout indique que cette semaine sera décisive avec une première réunion de cette commission qui devrait être consacrée en principe à l’étude du recours d’El Gawafel de Gafsa avec un verdict qui ne doit pas tarder et traîner davantage pour ne pas mettre encore plus d’huile sur le feu au sein d’un championnat où chaque point devient précieux dans le classement que ce soit en haut ou en bas du tableau.

La décision la plus sage à laquelle on s’attend, en tout cas qu’on espère, c’est de mettre un terme à cette « sournoiserie » de matches gagnés sur le tapis pour des motifs aussi futiles que cette histoire de cartons et de revaloriser le mérite sportif gagné à la sueur du front. Rien ne sert de continuer à temporiser et à hésiter pour trancher sur la question.

La crédibilité du championnat, ou du moins ce qu’il en reste, est plus que jamais en jeu.

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